5 films sur la photo

film photo

En vous proposant cet article sur les films qui parlent de photo j’ai envie d’essayer un format un peu différent. Vous le savez, la photo et le cinéma sont deux arts frères. Comme je vous en parlais dans ma biographie, c’est avant tout l’amour du cinéma qui a nourri ma passion pour la belle image. Des années et des années à être spectateur m’ont forgés l’œil et m’aident beaucoup dans mon quotidien de photographe. Mais le sujet du jour ce n’est pas les films avec une bonne photographie – j’en parlerais peut être un jour ici. Partons donc pour un tour d’horizons de cinq films sur la photo.

Kodakchrome

Avec Jason Sudeikis, Ed Harris et Elizabeth Olsen. Réal: Mark Raso

Notre premier film est inspiré d’une histoire vraie.

Kodakchrome est un road-movie comme il en existe plein. Et pourtant le film marche bien. D’un côté nous avons le père (Ed Harris), un photographe très occupé, absent et peu intéressé par la vie de famille. De l’autre côté, son fils (Jason Sudeikis), plein de ressentiment, va devoir oublier son amertume pour exhausser le dernier souhait de son paternel : traverser l’Amérique en direction du dernier laboratoire qui développe encore ce type de pellicule. A ce périple s’ajoutera l’infirmière du père, campée par Elizabeth Olsen.

Pendant 74 ans, les pellicules ultra-saturés Kodachrome ont fait le bonheur des photographes. C’est un morceau d’histoire de la photo. On peut aussi admirer la beauté d’un autre morceau d’histoire : un Leica M4-P. La série M de chez Leica a accompagné et accompagne encore beaucoup de grands noms de la photo.

La beauté du film tient surtout dans son message : on fait de la photo par peur du temps, du caractère éphémère des choses. Et en fin de compte c’est un propos qui résonne particulièrement en moi. C’est une des raisons pour lesquelles je fais ce métier : remettre l’humain au centre, en dehors du temps.

Life

Avec Robert Pattinson, Dane DeHaan. Réal : Anton Corbijn

Life est un biopic qui suit Dennis Stock, interprété par Robert Pattinson, jeune photographe qui cherche à se faire un nom. Il croisera la route d’un jeune acteur qui débute et qui sera prochainement à l’affiche d’un film nommé… A l’est d’Eden. Oui cet inconnu du grand public c’est James Dean, interprété ici par Dane DeHaan. Dennis le suivra dans son intimité et arrivera à en tirer des images sincères, très loin de l’image de bad-boy que connaitra James Dean par la suite.

Crédit photo: Dennis Stock

Si on connait la carrière brève mais intense de James Dean, peu de gens connaissent celle de Dennis Stock. Il travailla pourtant pour la très prestigieuse agence de presse photo Magnum, et délivra de nombreux reportages sur le jazz et le mouvement hippie. Comme pour le film précédent on peut y voir des appareils photos Leica, fiers représentants de la photo argentique.   

Le film est réalisé par un autre photographe : Anton Corbijn. Il est assez connu dans le milieu muscial : Depeche Mode, Nick Cave, U2 ou les Stones ont souvent fait appel à lui pour ses portraits noir et blanc ultra contrastés. D’ailleurs si vous aimez le noir et blanc, je ne peux que vous recommander un autre de ses films : Control sur la vie Ian Curtis du groupe Joy Division.

Finding Vivian Maier

Réals: John Maloof et Charlie Siskel

Vivian Maier était une pionnière de la photo de rue. Et pourtant personne ne la connaissait jusqu’à très récemment. Dans ce documentaire on suit donc un collectionneur qui a acquis par hasard ses négatifs photos lors d’une vente aux enchères. Il découvre alors le talent fou de la photographe newyorkaise. S’en suit alors tout un jeu de piste pour essayer de retracer sa vie et son œuvre. Mi-nounou, mi-artiste sans le sou, cette Mary Poppins de la photo ne connaitre jamais la célébrité de son vivant. Ses œuvres sont des instantanées de la vie des années 50 à 80 : scènes de vie, gueules improbables, tenues atypiques ou encore selfies.

Crédit photo: Vivian Maier

C’est un film sur la photo mais plus globalement sur la quête artistique. Nominé en 2015 aux Oscars, le documentaire a une morale assez triste : il y a dans ce monde des artistes fantastiques qu’on découvrira trop tard, voire peut-être jamais. Mais qu’à cela ne tienne, Vivian est un modèle. Entre son obstination, sa rigueur, et son œil chaque photographe est forcé au respect et à l’admiration. Elle était d’ailleurs récemment exposée au Musée du Luxembourg à Paris… Pas mal pour une amateure !

Sur la route de Madison

Avec: Meryl Streep et Clint Eastwood. Réal: Clint Eastwood

Car il fallait bien un peu de légèreté et de romantisme, je vous recommande ce petit film romantique, adapté du roman du même nom.

Robert (Clint Eastwood) est un reporter photo pour un grand magazine. Il se rend dans l’Iowa pour un reportage et y rencontre Francesca (Meryl Streep), une femme mariée aux rêves brisés. S’en suivra toute une idylle de quatre jours entre les amants, et un choix difficile : tout abandonner pour s’aimer ou renoncer ?

Armé d’un mythique Nikon F, le photographe de Clint Eastwood n’est pas un cliché de photographe. D’ailleurs il ne se considère même pas comme un artiste. Il a dans le film cette remarque que je trouve très belle et qui résume bien le film : « Les vieux rêves étaient des bons rêves. Ils ne se sont pas réalisés, mais je suis content de les avoir eus. »

Minamata

Avec: Johnny Depp et Bill Nighy. Réal: Andrew Levitas

Le film suit William Eugene Smith, photographe pour Life. Sur le déclin, alcoolique et ruiné, le photojournaliste se retrouve à enquêter sur une terrible maladie qui frappe la petite ville de pêcheurs de Minamata au Japon. Derrière la maladie se cache une usine qui rejette ses produits chimiques – notamment du mercure – dans la baie. Alors s’en suivra toute une série de pressions sur le photoreporter qui essaie tant bien que mal d’enquêter et de document la vie meurtrie des malades. Le film est encore plus déchirant quand on sait que c’est un biopic : il y a bien eu des milliers de morts entre les années 50 et 70, qu’on a essayé de cacher aux yeux du monde.

La carrière de Johnny Depp – qui campe ici le rôle principal – reprend (enfin) un virage intéressant depuis qu’il est persona non grata à Hollywood. Avec ce film l’acteur rend hommage à un père de la photo engagée. Tellement soucieux d’être un bon photojournaliste, W. Eugène Smith a beaucoup sacrifié dans sa quête de vérité, au point de finir sa vie avec – selon la légende – seulement 18 dollars sur son compte en banque.

Ce qui est intéressant – comme avec tous les grands noms de la photo – c’est de comprendre « l’œil » du photographe, sa manière de penser ses images. W. Eugène Smith n’était pas forcément inspiré par le matériel. Pour lui ce qui comptait c’était vraiment le message. Comme il le dit dans le film : « Concentrez-vous sur la photo que vous voulez prendre. Concentrez-vous sur ce que vous voulez dire. ». Et je suis bien d’accord avec lui : l’appareil ne fait pas le photographe, l’important c’est le message.

Crédit photo: W. Eugène Smith

Voilà, c’était les 5 films sur la photo que j’avais envie de vous faire découvrir. Je vous invite à partager vos films préférés sur la photo dans les commentaires !

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Image de Florian Teyssier-Baglione

Florian Teyssier-Baglione

Florian est un photographe à Valence. Ce qui le fait vibrer ? Raconter l'histoire des mariés, des couples et des familles.

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