C’est quoi l’éditing et le post-traitement ?

editing & post-traitement

 

Aujourd’hui un petit article « behind the scene » pour vous parler de ce qui se passe après avoir pris les photos. Et oui, le travail ne s’arrête pas à la mise de vue, bien au contraire : il ne fait que commencer

Le tri c’est la vie 

En déchargeant les cartes SD sur l’ordinateur il est important de bien organiser ses dossiers. Rien de pire que de devoir chercher cinq minutes un truc qui devrait prendre dix secondes.

Je fais également toujours deux copies sur deux disques durs différents. On ne peut pas se permettre de perdre les photos, surtout sur un mariage.

Ensuite on pourrait se dire « clic clac c’est dans la boite ». Mais ça ne serait pas très sérieux. La maitrise du post-traitement est une compétence primordiale pour les photographes professionnels. Sans post-traitement il n’y a pas d’histoire à raconter.  Il faut voir ça comme un chef en cuisine : chaque photographe utilise ses « ingrédients » et a ses propres « recettes » qu’il « présente » de la manière qui lui plait. Et le plus beau c’est que le client ne voit que le produit fini. Je vous parlais dans cet article de pourquoi je ne rends jamais des photos brutes. Pour continuer mon analogie, personne ne demande à un cuisinier de servir ses ingrédients crus et entier. Et bien pour la photo c’est pareil : le plat finalisé est savouré par le client, il profite de son expérience. Sauf qu’en plus avec la photo on peut revivre l’expérience à l’infini, magique, non ?

Grace à la photo numérique je peux prendre des milliers de photos sur un mariage. J’estime que je rends entre 10% et 15% de ces photos. Pas car je suis mauvais mais car je ne donne que le meilleur à mes clients. Imaginez devoir vous dépatouiller au milieu de milliers de photos : c’est très répétitif et ce n’est pas toujours intéressant. Un tri s’impose pour éviter les redondances et ne garder que le meilleur de chaque moment. C’est – je pense – le meilleur moyen de garder l’attention de mon spectateur jusqu’à la fin.

J’effectue mon tri en deux temps : d’abord enlever ce qui n’a aucun intérêt (photos floues, yeux fermés). Puis j’affine ça en enlevant tous les doublons. Certains choix sont parfois cornéliens, je peux passer plusieurs minutes à me décider entre deux photos. Mais ce qui compte c’est la cohérence : je fais donc un choix. Il vaut mieux moins de photos mais de bonne qualité que de noyer mon spectateur dans un océan d’images passables, qui donnera juste le sentiment que c’était moyen. En plus, je rends les photos aux mariés sur une galerie en ligne, ce qui me permet de séquencer, et donc de chapitrer mon histoire.

 

Retoucher ce n’est pas tricher

 

Le post-traitement permet lui d’avoir le contrôle et d’affiner le rendu esthétique d’une image, tout en lui apportant une cohérence visuelle. Pour cela j’utilise des logiciels de développement numérique ; c’est un peu comme une chambre noire, mais sur l’ordinateur.

Je parlais plus haut de cuisine, poursuivons avec cette analogie : l’editing c’est l’assaisonnement. Chaque photographe-cuisinier-en-herbe a sa spécialité : l’épicé, l’exotique, le doux, etc. Ainsi il ne doit pas y avoir de grand écart stylistique entre le début et la fin d’un reportage photo. Un style unifié de bout en bout garantie la cohérence du reportage. Un peu comme un restaurant qui serait spécialisé au lieu de proposer tout et n’importe quoi. 

L’editing est peut-être ma partie préférée de mon travail ; même si c’est paradoxalement la plus chronophage. Mais on ne s’ennuie jamais : c’est une phase créative très stimulante. Je divise l’editing d’une photo en trois étapes : 

  • Premièrement, j’applique un preset sur une photo. C’est ce qu’on pourrait vulgariser par « appliquer un filtre » mais c’est beaucoup plus complet que ça : ça touche aux contrastes, à la saturation, à la colorimétrie. C’est en quelque sorte une base de travail : la photo a maintenant ma patte et je vais pourvoir la travailler encore.

  • Deuxio, il faut maintenir une cohérence. Par exemple dans une église on sera dans un environnement sombre, parfois avec un éclairage délicat. Je me permets aussi d’insister sur certaines tonalités. Le but n’est pas de dénaturer la scène, mais de la mettre en valeur. Les retouches permettent à la photo d’être lisible et de délivrer son message.

  • Et pour finir, ce que j’ai tendance à appeler le détail qui change tout. Par exemple enlever sur Photoshop les poils de chats sur la veste du marié (si vous saviez le temps que j’y passe) ou une multiprise moche dans le fond, qui distrait du beau regard de la mariée. C’est aussi à ce moment que je peux parfois recadrer : suivant où le sujet se situe dans la photo, on peut raconter des histoires très différentes.

 

 

Un bel exemple d’avant/après.

Alors non ce n’est pas de la retouche extrême, je ne refaits pas la peau de mes sujets, je n’enlève des côtes à personne. Mais il y clairement un avant et un après, comme vous pouvez le voir.

Vous l’aurez compris, le post-traitement et l’editing sont des outils qui vont au-delà de la simple correction technique. Il s’agit d’une forme d’expression artistique à part entière. En ayant tout ce travail de post-traitement j’arrive à amplifier mon intention et l’esthétique de l’image. Tout ça, au service de l’image, pour enrichir l’expérience visuelle.

Facebook
Twitter
Pinterest
WhatsApp
Email
Image de Florian Teyssier-Baglione

Florian Teyssier-Baglione

Florian est un photographe à Valence. Ce qui le fait vibrer ? Raconter l'histoire des mariés, des couples et des familles.

Abonnez-vous
à la newsletter

Ne ratez plus un seul article !

Abonnez-vous
à la newsletter

Ne ratez plus un seul article !